Mais, ce qui me gênait à la maison, c'est que nos WC n'étaient pas très pratiques pour ce genre de chose (exigus, mal situés, etc. ; je passe les détails) pas plus que la salle de bain. Par contre dans ma chambre, « ça y allait !»
Alors je n'ai jamais hésité de toute mon enfance. Branles dans mon lit, à mon bureau, debout... très souvent ! Plusieurs fois par jour.
J'ai toujours eu bien à l'esprit que des rideaux permettaient de ne pas être vus. Ma mère me l'avait bien expliqué. « Ils laissent passer la lumière mais ça évite que tout le monde voit. - Comment ça marche ? » (je me souviens le lui avoir demandé) Elle m'avait expliqué que c'était un maillage tissé, que donc il faut être proche des petits trous minuscules du tissu pour bien voir de l'autre côté. Les autres gens sont trop loin.
Mais quelques années après, j'ai découvert pourquoi les voisins étaient tous gentils et souriants avec moi en bas de l'immeuble (des "bonjour", des sourires, ...). Non ! pas juste par politesse ni parce que j'étais un enfant, ça perdurait, même ado et même avec les nouveaux voisins ! Non ! Ils me connaissaient ! Même les voisins de l'autre immeuble en face, des gens que je n'avais jamais connus me disaient bonjour !
Ils me mataient tous pendant toutes ces années ! Oui : pour ne pas être vu avec des rideaux : encore faut-il que ceux-ci soient assez épais et que le maillage soit assez serré. Ce n'était pas le cas des nôtres ! (Pour peu que la lumière soit allumée ...)
Je ne l'avais jamais su ni imaginé. Ma honte n'a duré qu'une demi-seconde. Déjà adulte depuis longtemps en l'apprenant, j'ai immédiatement relativisé et pris conscience qu'au fond, ... ça les rendait souriants ! Cela m'a au contraire bien réconforté.
C'est illégal au sens où il ne faut imposer cette image à quelqu'un qui ne veut pas la voir. Mieux vaut tirer les rideaux (en plus je n'aurais jamais osé si je m'imaginais vu). Mais, visiblement, la majorité des gens a aimé : en tout cas, aucune plainte mais beaucoup d'amour dans leurs regards...
M'est revenu immédiatement en mémoire un vieux souvenir : 2 filles à leur fenêtre en train de s'amuser. Souriant, blaguant... je ne m'en suis pas plus préoccupé. J'étais occupé avec un traversin
... Innocent que j'étais ! Pas une seule seconde je n'ai imaginé la direction de leur regard ni leur conversation. J'avais cru à « des trucs de filles » (nan, sérieux, ça se comporte toujours comme ça les filles 
) ... J'ai rétrospectivement compris qu'elles étaient venues à la fenêtre pour voir mon spectacle, involontairement offert.Comme quoi... Arrêtez d'avoir des complexes ! C'est privé (ce qui ne signifie pas solitaire). Mais ce n'est ni tabou ni « mal » ni interdit.